PRESENTATION BRIEFEE DE LA VILLE DE MWENE-DITU
Par
Mees T. Buláng-Cikol
Assistant à la faculté des sciences sociales, Politiques et Administratives à l’Université de Mwene-Ditu
Humanitaire et acteur de développement
Email : meestshiband@yahoo.fr
Web : www.fondationkaweej.com
1. Brève Histoire
Etymologiquement, le terme Mwene-Ditu vient du vocable linguistique Kanyòk « Mwiin Diit », qui signifie « Propriétaire de la forêt ». Mwiin Diit fut phonologiquement modifié et adapté au ciluba, avec l’influence coloniale. Tel est le sort de Kandkand en Kanda Kanda, et d’autres noms de lieux Kanyòk. Cette appellation de Mwiin Diit est un attribut (nom de gloire) d’un ancêtre chasseur du nom de « Kabakaay », qui se glorifie « waa ku mat », ‘celui qui est aux forêts’, qui habite les immenses forêts’ ; ou encore « Mwiin Diit », ‘propriétaire de la forêt’. Le chasseur devient ainsi, avec son attribut, Kabakaay waa ku mat.
Le substantif adapté au ciluba fut entériné par l’administration congolaise, sans abroger l’appellation authentiquement phonologique (celle de Mwiin Diit). L’appellation Diit en Kanyòk provient d’une grande forêt qui existait avant le déboisement sur l’actuelle occupation ou espace habité de la ville de Mwene-Ditu (Mwiin Diit) ; cette forêt colonisait une très grande superficie jusqu’au-delà de la rivière populairement connue sous le nom de Mbuji-Mayi. Cette rivière a plusieurs noms : Nkalany au sud par les Ruund, Wiiwuj ou Mwanz par les Kanyòk, Wiivij par les Kete.
Une fois installé dans la grande forêt vers les années 1700, venu de Kasong aa Nyembw dans la province du Katanga comme tous les Kanyok, Kabakaay waa ku mat apprendra qu’il y avait une autorité suprême ou chef qui règne aux environs de Mulund’ Maacoony du nom de Cibànd aa Kabw aa Shimat, maitre des lieux. Alors Kabakaay s’inclina à l’autorité et décida d’aller payer les tributs au chef, à la cour royale. Il se maria à la fille du souverain, du nom de Cilòbw, à qui le souverain légua le pouvoir d’aller diriger et contrôler toutes les contrées de Diit jusqu’au-delà des Bakete. Ce qui fut de même avec la princesse Kabedy aa Ilung quand elle s’est mariée avec Kalonji, ancêtres de Bakwàà Kalonji. Notons que les jours de son intronisation, Cilòbw fut empêchée et légua ainsi son pouvoir à son mari Kabakaay qui, de ce fait, deviendra « Mwiin Diit », chef de la propriété que couvre la grande forêt.
C’est à ce titre que celui qui accède au pouvoir coutumier se voit joindre à son nom le titre de « Mwiin Diit ».
Cette entité qui est aujourd’hui une ville, est le transfert du chef-lieu de l’ancien territoire de Kanda Kanda (Kandkand) créé par l’ordonnance n°0077/AMO du 29/09/1933. Le transfert fut confirmé par l’ordonnance n°21/426 du 08/12/1954, portant création d’autres territoires dans la province du Kasaï. Ce transfert se fait en 1952. Cette entité où les belges avaient érigés des bâtiments administratifs, à ce temps là Mwene-Ditu était une forêt intense longée par la voie ferrée reliant port Francis (Ilebo) à Elisabethville (Lubumbashi).
Quelques structures s’étaient installé à Mwene-Ditu pour l’exploitation forestière, il s’agit de COLOHUILE (Coopérative coloniale d’exploitation de l’huile de palme), cette dernière avait une plantation de 30 hectares des palmiers communément appelé cité palmerais ; l’Entreprise Gaston et Frères, Pierare, et Bwana Mudogo, faisait l’exploitation forestière par la coupe de grumes d’arbres de qualité pour exportation.
Une grande agglomération se trouvait à Luputa (Luhùùt), où les Juifs avaient les usines de fabrication de petits matériels (vélo, ustensiles de cuisine, et un aéroport très important de l’époque pour le Kasaï-Oriental (son numéro d’enregistrement spatial serait celui que Mbuji-Mayi fonctionnent avec). La voie de communication routière était gérée par la MAS (Messagerie d’automobile de Sankuru) ; cette société avait de camion remorque pour le transport des biens partant de Sandoa au Katanga passant par Kamina, vers Luputa et Kabinda le chef-lieu de district.
Le territoire de Mwene-Ditu ainsi créé avait pour composantes les chefferies de Mulund’, Kaacisùng, la collectivité de Kanincin, le secteur de Kandkand Mutònj (Kanda Kanda), les cités de Luhùùt (Luputa) et de Wikong, et sa superficie était de 12000 km2 environs.
Le premier administrateur fut Monsieur Jean Hillet et le dernier administrateur blanc fut Plateus. Après l’indépendance, le premier administrateur congolais fut Rémy Kazadi. En 1964 Mwene-Ditu connait un tournoi politique déterminant de l’histoire nationale. Territoire autonome ou indépendant du pouvoir central du pays à Kinshasa et du sud Kasaï en sécession. Raisons pour lesquelles on a parlé du territoire de Mwene-Ditu territoire contesté. La même période, par référendum, la population du territoire de Mwene-Ditu (Mwiin-Diit) vote à 84% environ pour faire partie du Katanga, province de Lualaba ; ce résultat du référendum ne fut pas exécuté.
La ville de Mwene-Ditu (Mwiin-Diit) est créée par le décret (présidentiel) n°043/2003 du 28/03/2003, portant création d’une ville (de Mwene-Ditu au Kasaï-Oriental.
2. Situation géographique
A son article 2 le décret fixe les limites de la ville de Mwene-Ditu comme ceci :
Au nord : La chefferie de Mulund’ et le secteur de Kandkand partant du confluent des ruisseaux cisùlsùl et Bondooy. De ce point, le ruisseau Bondooy à son confluent avec le ruisseau cisunz jusqu’à sa source. De ce point, une ligne droite jusqu’à la source du ruisseau Mukaleng Musùl en traversant la Nationale n°1 Mwene-Ditu-Mbuji-Mayi. De ce point, une ligne droite jusqu’à la roche Diibw Dyambul Diibw Naady’ en secteur de Kandkand (Kanda Kanda).
Au sud : La chefferie de Mulund’ par une ligne droite reliant la source du ruisseau Mukuluuy à la hauteur du passage à niveau du chemin de fer sur l’axe routier Mwiin-Diit – Kalend à celle du ruisseau Kahuuh. De ce point une ligne droite jusqu’à la source du ruisseau Kanèn. De ce point, une ligne droite jusqu’à la source du ruisseau Kaamatòt jusqu’à son confluent avec le ruisseau Lukol.
A l’Est : Le secteur de Kandkand et la chefferie de Mulund par la ligne droit partant de la roche Diibw Dyambul Diibw Naady’ jusqu’au ruisseau Musady. De ce point, en remontant jusqu’au pont sur le ruisseau Musady au niveau de la Nationale n°1 Mwiin Diit – Luhùùt. De ce point, jusqu’au confluent du ruisseau Musady avec le ruisseau Mukuluuy menant jusqu’à sa source.
A l’ouest : La chefferie de Mulund’ par le ruisseau Lukole à son confluent avec le ruisseau Mukusuuy jusqu’à sa source. De ce point, une ligne droite jusqu’à la source du ruisseau cisùlsùl caa Mulang aa Kalombw’. De ce point jusqu’à son confluent avec le ruisseau Bondooy.
La ville de Mwene-Ditu (Mwiin Diit) est composée de trois communes suivantes :
Commune de Musadi (Musady)
Commune de Mwene-Ditu (Mwiin Diit)
Commune de Bondoyi (Bondooy)
Elle est une ville carrefour par sa grande gare, reliant les villes de Mbuji-Mayi, Kananga et Lubumbashi. Elle est située à 132 km de la ville de Mbuji-Mayi sur la ligne routière, à 108 km de la cité de Ngandajika sur la ligne routière, à 1155 de Sakania, et à 665 km d’Ilebo sur la ligne de chemin de fer.
3. Superficie
La superficie de la ville de Mwene-Ditu est non encore exprimée par les services techniques du domaine spécialisé pour des raisons non identifiées. Mais est-il que, celle-ci dispose d’une grande étendue estimable de 15 à 20 km2.
4. La population
Le cadre humain de la ville de Mwene-Ditu ou Mwiin Diit est composé d’une population hétérogène constituée des différentes communautés locales.
Cependant, la population autochtone de la ville est Kanyòk. Dans cette ville on y trouve habité plusieurs autres communautés entre autres :
- Kanyòk
- Songye
- Otetela (Tetela)
- Luba lolo (Luba Katanga)
- Luba Kasaï
- Kanincin
Ainsi que d’autres communautés de la RDC et du Rwanda (Les réfugiés Rwandais de FAO au Kasaï-Oriental, territoire de Mwene-Ditu entre 1997-2000, qui sont aujourd’hui éparpillés partout dans la ville Mwene-Ditu et dans le territoire de Lwiil’).
Le refoulement de 1993 a donné naissance à plusieurs cas d’orphelins et enfants vulnérables sans soutien, et le phénomène enfants de la rue a accru. Prostitution est élevée, et dont le taux de grossesses indésirable est accru, et le VIH/SIDA gagne le terrain dans cette ville. Elle se place en 2ème position au niveau de la province, après Lodja (8,1%) avec 5,4% de VIH/SIDA, et en moyenne en 2ème position au niveau national après Kisangani, avec 3,5% de VIH/SIDA. La cause, la gare, et manque d'entreprenariat. Les filles et femmes défavorisées se livrent à la prostitution pour trouver le pain du jour, nourrir leurs enfants acquis dans ces circonstances de prostitution, car n’ayant pas autre travail que de se prostituer. Et elles sont aussi la source non négligeable des enfants de la rue qui inondent la ville de Mwene-Ditu et les orphelinats de la ville.
Cela revient à dire que cette population est estimée à 557000 habitants. De fois il ya augmentation et d’autres fois la diminution démographique, cela dépend du contexte économique de la ville, la cherté de la vie de la ville, et la pauvreté qui ronge cette entité.
5. Climat et végétation
La ville de Mwiin Diit (Mwene-Ditu) a un climat tropical humide ayant l’alternance de deux saisons dont la saison de pluie et la saison sèche. La saison de pluie commence le 15 Août et se termine le 15 mai dont la durée est de 9 mois. Et la saison sèche par contre commence le 15 mai au 15 Août dont la durée est de 3 mois. Elle a une végétation importante de type herbeuse avec une galerie forestière.
6. Altitude : 37-39°C
7. Situation économique
L’économie de la ville est basée beaucoup plus sur l’agriculture artisanale et l’élevage extensif, le commerce, et elle est non industrielle. Elle est très primaire, le secteur tertiaire étant très moindre.
7.1. Secteurs d’activités de la ville
Deux secteurs d’activités de la ville :
*Agriculture
Secteur principal pour cette ville. Cette agriculture qu’on retrouve dans le secteur primaire, est très rudimentaire, basée sur la culture des mais, manioc, les légumineux, pommes de terre, patates-douce, etc. ces cultures se fonds pour la plupart à la périphérie de la ville, qui constitue le grainier de la ville.
*Commerce
Le petit commerce et locale de cette ville fait d’elle l’espace d’échange entre les villes de Mbuji-Mayi, Kananga et Lubumbashi ; et c’est ce petit commerce qui permet la survie dans cette ville. Malheureusement, la ville se dépeuple car les affaires deviennent dures et la population est à la recherche du marché d’emploi à Lubumbashi.
*Industrie
Concernant l’industrie, nous affirmons que la ville de Mwene-Ditu n’a aucune industrie ni des services commerciaux du secteur privé et public. Seuls les services de simple administration publique de la ville caractérisés par le dysfonctionnement et le vieillissement du personnel.
La ville s’approvisionne en grande partie des produits manufacturés venants de l’extérieur (Dubaï, Sud Afrique, en passant par Kinshasa et Lubumbashi etc.)
En conclusion Mwene Ditu forêt s’attend à devenir le chef lieu d’une nouvelle province de Lomami par son standing actuel, par rapport à Kabinda sa concurrente.